Le Jardin de Savigny

RÉAMENAGEMENT D’UN ANCIEN JARDIN
quantin apres 6-muret de  pierre

Lorsque je reprends la gestion complète du Jardin en septembre 2010, vu l’importance du site, la présence d’une grande prairie sous d’anciens vergers et de massifs complètement déstructurés aux abords de la maison, et surtout le nombre limitées d’heures mises à ma disposition, je décide d’appliquer les méthodes de la gestion différenciée associée au principe du Jardin en mouvement de Gilles Clément.

J’ai donc entrepris de ne plus tondre systématiquement toute la prairie.

Un cheminement a été créé, délimitant de vastes parcelles désormais non fauchées et laissées à elles même. Ces espaces peuvent être «déplacés » au fils du temps, en fonction des besoins, des espèces qui apparaissent, néanmoins :

parcelles de gazon non fauchées

→ Des zones « refuges » sont laissées sans intervention durant au minimum deux années complètes, pour permettre à certains insectes de se reproduire et à de nouvelles plantes herbacées à cycle long d’apparaître. La fauche, même annuelle, a un effet catastrophique sur les populations d’insectes.

gestion différenciée

→Le pied des arbres fruitiers reste dégagé afin de faciliter entretien et ramassage    

             Les abords de la maison, principalement la façade Est, gardaient la trace d’une ancienne structure ordonnée, avec des allées bordurées, des massifs de rosiers et d’anciennes vivaces (Pivoines, Coeurs de Marie, Anémones,…).

Savigny avant

Mais les bordures étaient couchées, le liseron omniprésent, ainsi que les ronces, et des arbustes s’étaient ressemés de façon anarchique, le buis s’étendait, les cheminements improbables.

Obtenir un résultat satisfaisant par le seul entretien était mission impossible.

restauration vieux jardin après

L’idée de base de la restauration était de garder l’esprit du lieu et de réutiliser au maximum le matériel et les plantes présent sur le site :    

J’ai profité de la présence d’un beau sureau sauvage idéalement implanté pour m’en servir de point de repère.

Les bordures de jardin démontées furent donc réemployées dans les nouvelles structures en pierres sèches, les compléments en pierres provenant d’un tas présent sur le terrain. Vivaces et rosiers furent mis en jauge pour le temps des travaux, puis réintégrer dans les massifs.

massif de vivaces

Les massifs remaniés furent complétés par de solides vivaces résistantes au climat ainsi qu’au fort ensoleillement de la parcelle. Ces plantes résistantes à la sécheresse nécessitent peu d’entretien et désormais aucun arrosage.

Conclusion : 

J’ai œuvré pendant 3 années à faire de ce jardin un refuge écologique, un havre de paix, un espace de beautés naturelles changeant au fil du temps.

J’ai passé beaucoup de temps à observer, identifier les espèces avant de tondre ou de désherber, mais aussi à retrouver les traces enfouies des anciennes structures du jardin : escaliers cachés par la végétation, décrotte pieds enterré, vieux bancs oubliés, anciens cheminements…

Mais surtout, je me suis attaché à rester fidèle à l’esprit du lieu , à la mémoire des anciens qui ont créés ce jardin.

Emmanuel Roumengou
Le 28 Août 2013.